La méthode.

Monty Roberts va demander au jeune cheval de s'éloigner de lui, de fuir, afin de pouvoir lui demander, par la suite, de revenir le rejoindre. Il se dirige brusquement vers le cheval en lui faisant face, en redressant les épaules et en fixant son oeil. La réaction de ce dernier est une fuite au petit galop, restant le plus près de la barrière, c'est à dire, le plus loin de lui. C'est après quelques minutes de pression qu'apparaissent les premiers signaux: l'oreille intérieure du cheval se tourne vers sa direction, alors que l'autre reste orientée vers l'extérieur de l'enclos, s'inclinant tour à tour vers l'avant puis vers l'arrière. Ce que veut dire le cheval c'est "Je sais que tu es là, je sais que tu es important et je te respecte. J'ignore de quoi il s'agit, mais je vais t'écouter et on verra bien ce qui va se passer." En réduisant la pression - en cessant de lancer la longe vers le cheval, celui-ci commence à lécher et à mâcher puis tire la langue, la rentre et la mastique. Le cheval fait ainsi comprendre à Monty Roberts qu'il est prêt à discuter de la situation. il a pris bonne note de son désir de communiquer avec lui et aimerait avoir une chance de négocier. En léchant et en mâchouillant, le cheval a envoyé un message à Monty qui disait "Je suis un herbivore, et je fais semblant de ruminer car je demande si je peux te faire confiance. s'il te plait , aide moi à prendre une décision." Et enfin arrive le troisième signal: tout en trottant autour de l'enclos, le cheval baisse la tête, jusqu'à amener le bout de son nez à quelques centimètres du sol. Il ne veut plus fuir, et lui demande de le laisser revenir. Monty Roberts imite alors la jument louvette et se montre conciliant pour montrer qu'il accepte que le cheval le rejoigne. il cesse de le fixer pour reporter son regard à cinq ou six mètres en avant de lui. Il tourne son buste pour que la ligne de ses épaules forme un angle de quarante-cinq degrés avec le grand axe de son corps, lui découvrant son flanc. Le cheval s'arrête, s'écarte de la barrière et lui fait face. Monty conserve la même position, le cheval fait deux pas. Monty ne bouge pas alors que le cheval vient vers lui jusqu'à ce que le bout de son nez se trouve à quelques centimètres de son épaule. Le cheval lui a accordé sa confiance. C'est ce phénomène et plus particulièrement le moment de l'acceptation, que Monty a nommé le "Join-Up".

extrait du livre : "L'homme qui sait parler aux chevaux" de Monty ROBERTS